Il y a ceux chez qui mettre au monde un morceau peut prendre des jours, des mois, des années même parfois. Ceux chez qui les allers-retours sont constants, qui hésitent, qui réfléchissent longtemps avant d’agir, qui renoncent, qui recommencent, qui butent en boucle sur des détails, attendent le bon moment pour, enfin, entrer dans le vif du sujet. Ceux qui doivent d’abord prendre patiemment le temps de l’écriture, de la composition, de la production, du mixage. Qui s’interrogent sur le fond. Sur la forme. Sur le lien précis entre les deux. Et sur tout le reste. Ceux-là sont les patients, les incertains, les minutieux peut-être. Et il y a ceux chez qui c’est la spontanéité qui prime. Les pressés, les impatients, les pros de l’impro. Ceux qui font appel à l’instinct, qui laissent sa chance au moment, qui font et qui voient après ce que ça a donné. Pamela et les deux musiciens qui forment le groupe font partie de cette seconde catégorie, après avoir longtemps fait partie de la première avec leurs précédents groupes — Samuel Sprent est issu des Von Pariahs et Simon Quénéa du groupe Inüit, deux groupes chez qui les décisions se prenaient à chaque fois… à six.
Il y a ceux chez qui mettre au monde un morceau peut prendre des jours, des mois, des années même parfois. Ceux chez qui les allers-retours sont constants, qui hésitent, qui réfléchissent longtemps avant d’agir, qui renoncent, qui recommencent, qui butent en boucle sur des détails, attendent le bon moment pour, enfin, entrer dans le vif du sujet. Ceux qui doivent d’abord prendre patiemment le temps de l’écriture, de la composition, de la production, du mixage. Qui s’interrogent sur le fond. Sur la forme. Sur le lien précis entre les deux. Et sur tout le reste. Ceux-là sont les patients, les incertains, les minutieux peut-être. Et il y a ceux chez qui c’est la spontanéité qui prime. Les pressés, les impatients, les pros de l’impro. Ceux qui font appel à l’instinct, qui laissent sa chance au moment, qui font et qui voient après ce que ça a donné. Pamela et les deux musiciens qui forment le groupe font partie de cette seconde catégorie, après avoir longtemps fait partie de la première avec leurs précédents groupes — Samuel Sprent est issu des Von Pariahs et Simon Quénéa du groupe Inüit, deux groupes chez qui les décisions se prenaient à chaque fois… à six.
Simon et Sam ont commencé leur collaboration à l’été 2022. Les deux venaient alors de clôturer leurs projets musicaux, avaient besoin de tester autre chose. Sam est franco-anglais, il est né sur l’île de Jersey, dans la Manche et Simon est né à Nantes, où ils ont tous les deux grandi, mais leurs routes ne s’étaient jamais vraiment croisées. Le destin, parfois, il faut le forcer.
Simon propose alors à Sam, un peu au hasard, de passer en studio, de voir ce que leurs talents respectifs — Simon compose et Sam chante et écrit — pourraient donner ensemble. L’alchimie fonctionne tout de suite et paraît tellement naturelle que d’autres sessions suivent très vite. “Notre première journée a été incroyable. On a fait un morceau dont j’étais hyper fier, hyper vite, hyper comme par magie”, se souvient Simon.
Déjà, le projet est devenu un groupe qui trouve même son nom : Pamela, en référence à la grand-mère de Sam. Pamela, aussi, reçoit rapidement l’aide quasi permanente d’un compagnon de route et de longue date : Pierre Cheguillaume, producteur nantais qui amène une subtilité certaine dans les prods et intervient sur Pamela à la manière d’un Rick Rubin.
“Le fait de se voir seulement deux fois par mois avec Pamela nous permet de cumuler des idées dans nos têtes… et de les faire exploser en entrant en studio”, dit Pierre. “On est tous très différents, mais quand on crée, on déverse beaucoup des musiques que l’on écoutait à la base”.
Le processus est quasiment toujours le même. Sam se pose dans un canap de ce studio nantais que Simon et Pierre louent. Sam gratte quelques mots, quelques lignes, plaque quelques pensées sur une feuille de papier. Ce sont celles qui circulent dans l’air, qui n’existait pas quelques instants auparavant, qu’il attrape en plein vol. Ses textes parlent d’amour, d’écologie, de santé mentale, de cette nostalgie que l’on ressent lorsque l’on constate le poids des années qui se sont écoulées. Bientôt, il se lève car les pensées sont devenues des idées qu’il faut désormais chanter. “Dans le studio, tout est plug and play. Tu as une idée ? Tu peux la tester tout de suite. Les conditions sont parfaites”, témoigne Sam, adepte de l’écriture automatique et ravi qu’avec Pamela, les projets mettent aussi peu de temps à être menés.
Simon et Pierre, eux, ont eu le temps de bidouiller sur leurs ordis, sur leurs synthétiseurs — parfois modulaires —, sur leurs basses électriques, sur leurs boites à rythmes ou leur batterie acoustique, quelques mélodies qu’ils fabriquent comme des artisans détenteurs d’un savoir-faire maîtrisé sur le bout des doigts. Pierre : “Avec Simon, on se connait depuis si longtemps qu’on n’a pas besoin de se parler pour bosser. On vient de la musique live, on n’est pas des rats de studio : jouer de manière spontanée, c’est notre truc, c’est ce que l’on aime faire.”
Pas besoin de plus de préparation. Ils se lancent. À trois, pendant une journée entière. Le plus souvent, un morceau en ressort. “On a dû se voir 35 ou 40 fois pour des sessions. Un morceau est quasiment sorti à chaque fois, parfois même deux”, se congratulent Simon, Pierre et Sam.
Sam, à propos de ses deux acolytes de studio : “Ces deux-là sont très forts, produisent de la musique de manière complètement hallucinante. Aussi, leurs démos sonnent très bien très rapidement. Ils ont immédiatement cette capacité, sur ordinateur, à penser la manière dont faire sonner tel ou tel effet, jouer avec les textures, etc. À la fin de la journée, les morceaux que l’on avait étaient même presque mixés ! Je n’ai jamais vu ça.”.
Une efficacité sans doute due, aussi, au fait que chacun joue avec Pamela une musique qu’il n’avait pas eu l’occasion de tester avant, et qu’il avait intimement envie de jouer. Von Pariahs versait dans le post-punk vénère, Inuït dans l’électro-pop solaire. Rien de tout ça chez Pamela.
Pêle-mêle. LCD Soundsystem. The Cure. Joy Division. The Strokes. Arctic Monkeys. Soulwax ou son versant clubbing 2manydjs. Et Blur ou Gorillaz, donc Damon Albarn sans doute placé, par Sam comme par Pierre, au-dessus du lot. Pamela devient une rencontre de toutes ces influences. Un groupe de rock aux refrains entêtants, aux mélodies fortes, souvent bouclées, une dance music qui incorpore des intentions venues de l’indie rock, de la pop, de la britpop, de l’electronic music, de la chanson. Et en anglais, toujours, puisque c’est non seulement la langue natale de Sam, mais aussi la langue préférentielle du groupe, qui n’entend pas se cantonner au territoire hexagonal pour faire vivre une belle et longue vie à Pamela.
Ce plaisir, il prendra bientôt la forme concrète d’un premier morceau sorti en octobre (« FOCUSED »), de trois autres en décembre (« IDTKNWYT », « LOVERS POTION », « GREAT »), d’un long EP au mois de mars. Deux clips viendront aussi illustrer un projet marqué là encore par un très vif esprit de spontanéité et dont l’identité visuelle a été confiée à Guillaume Ménard, réalisateur d’une précision et d’un sens du détail remarquable, et dont Pamela aime depuis longtemps la tendresse, l’humanité, l’humour, la petite dose d’absurde qui habite des productions dont a récemment pu profiter Zaho de Sagazan, puisque Guillaume est le réalisateur du très remarqué clip des “Dormantes”.
Zaho dont Pamela assurera les premières parties dans les mois à venir, avant que le groupe ne prenne la route du MAMA à Paris, des Transmusicales à Rennes, d’une aventure qui prendra forcément sa pleine-mesure en live, puisque c’est avant tout pour ça que Pamela est là.
Le mot de la fin pour Sam : “Si je fais de la musique c’est pour les concerts. L’énergie du live, la rencontre avec le public, l’adrénaline que l’on ressent… notre musique nous a énormément fait kiffer en studio alors maintenant, on n’attend plus qu’une seule chose : faire énormément kiffer plein de gens en concert !”.