Magyd Cherfi est né le 04 novembre 1962. Il passe son enfance à Toulouse. Comme il l’écrit lui même, il naît avec de l’encre dans les veines à la place du sang, alors il écrit des poèmes, des scénarios, des pièces de théâtre, des bouts de romans, des lettres d’amour pour ses potes.
Magyd Cherfi est né le 04 novembre 1962. Il passe son enfance à Toulouse. Comme il l’écrit lui même, il naît avec de l’encre dans les veines à la place du sang, alors il écrit des poèmes, des scénarios, des pièces de théâtre, des bouts de romans, des lettres d’amour pour ses potes.
Il devient le scribe de sa cité et c’est logiquement qu’il participe à la création de l’association Vitecri pour la promotion des cultures de banlieue. Cette association produira des courts-métrages. Ces films donneront naissance au groupe Zebda.
Chanteur et parolier de Zebda, il va signer une centaine de titres dont Oualalaradime; Y’a pas d’arrangements; Tombés des nues; Je crois que ça va pas être possible; Le petit Robert; Les théorèmes du châle et le fameux Tomber la chemise.
Durant plus de 25 ans, Magyd va vivre une aventure humaine où chaque membre va se frotter aux vicissitudes des compromis, à la question des choix politiques philosophiques ou artistiques, aux contradictions bien sûr de l’engagement en gé,éral et de sa traduction artistique. Ils publieront six albums : L’arène des rumeurs; Le bruit et l’odeur; Essence ordinaire; Utopie d’occase; Second tour; Comme des cherokees.
Il est aussi l’auteur de deux récits (Livret de famille, 2004 et La trempe, 2007) et d’un roman (Ma part de Gaulois, 2016) parus chez Actes Sud. Il publie parallèlement deux albums solos chez Barclay : Cité des étoiles (2004, LKP) et Pas en vivant avec son chien (207, LKP).
Magys y explore les thématiques liées à la vaste question de l’identité. Une écriture vive, poétique et un ton souvent ironique font de ses textes des récits percutants et tendres.
Ma part de gaulois sorti en août 2016 a été en lice pour le prix Goncourt, puis pour le “Goncourt des lycéens” et a finalement obtenu le Prix du parisien Magazine. Il reste à l’heure actuelle en lice pour le prix des lectrices “Elle”.
Il vient d’achever son troisième album, Catégorie Reine. L’album s’ouvre sur une récurrence. Les filles, une nouvelle fois il se fait leur avocat, il écrit : “Nous c’était “ils” sur le trottoir d’en face il y avait “elles”, petit problème voyou au féminin ça fait jamais voyelles”. Il égrène ensuite toutes les variations d’un combat féministe et solidaire.
Le titre même de cet album révèle la teneur : c’est Catégorie Reine. Il y a dans ce titre un quelque chose qui résume la story de Magyd. Catégorie Reine infuse tout de suite une sueur de ring, un combat qui dépasse les quinze round, une lutte sans répit pour défendre des idées qui lui sont chères, viscérales. Les mêmes toujours. Zoom terrible sur les mêmes des quartiers et le parcours du combattant qu’ils se coltinent pour accéder à un tramway nommé “dignité”.
Sur des airs Caraïbes, il dissèque les frustrations de ceux d’en bas, leurs rêves improbables d’atteindre des sommets. Partout des pianos travaillent au scalpel l'ambiguïté d’être singulier en s’éloignant pas tout à fait des frères, de la famille. Il détricote le mythe de la fraternité en mode mineur. Comme il l’écrit : “C’est par ses semblables qu’on est exclus, pas par les autres”. Il pleure son père dans un “Tu” nu, impitoyable et nous éclaire sur les migrants venus consoler leurs blessures dans quelque état conforme aux droits des hommes. Ça et là des cordes extraient des sucs amers comme on avale un poison en guise d’antidote. Pourtant sa colère est larme. Il en va ainsi de son troisième album, un manteau de velours qui masque un corps blessé.
Dans Catégorie Reine, il y a le mot “reine” : son côté “femme assumée” sans doute. Il se libère et s’en suivent des plaidoiries que lui envieraient les moins femmes des femmes.
Il éclate dans cet album la métaphore pour accompagner les combats parias. Partout des arpèges ponctuent son amour des mots jusqu’aux syllabes détachées unes par une au moins nous dire qu’ils est temps…
De quoi ?
Bien, de l’écouter sans doute.